Qu’il soit d’herbe, de maïs ou de méteil, l’ensilage constitue le fourrage de base de nombreuses rations chez les ruminants. L’ensilage est une technique de conservation par voie humide, faisant appel à l’anaérobiose (environnement sans oxygène), et à une fermentation acidifiante, afin de garantir au fourrage le minimum de perte en matière sèche et en valeur alimentaire durant la durée de la conservation. L’objectif est également de limiter l’apparition de microorganismes indésirables (moisissure…). Les chantiers d’ensilage vont de plus en plus vite grâce à l’évolution technologique des ensileuses, ce qui permet un meilleur rendement du travail. Cependant, cela se fait souvent au détriment des règles de bases à respecter pour s’assurer d’une bonne qualité d’ensilage. L’agriculteur est souvent le premier acteur de la réussite de conservation d’un bon ensilage.
Les facteurs clés de succès d’un bon ensilage
Tout d’abord, l’agriculteur doit choisir les bonnes variétés à semer afin que les végétaux arrivent au bon stade physiologique au moment de la récolte. L’objectif est d’avoir le meilleur rapport rendement hectare et digestibilité. En moyenne, pour l’herbe, il s’agira de récolter au stade fin de montaison à début d’épiaison (environ 25% de matière sèche). Pour le maïs c’est le stade pâteux (32% de matière sèche) qui conviendra le mieux. Quoi qu’il arrive, la coupe engendre systématiquement une perte de matière sèche, entre 2% et 12% liée à la respiration des végétaux. Il est recommandé d’hacher assez fin pour faciliter le futur tassage et donc les conditions d’anaérobiose, ainsi que la libération des sucres. Il est également nécessaire de bien éclater les grains de maïs pour optimiser leur digestion dans le rumen des animaux.
La préparation du silo ne doit pas être négligée par manque de temps. Il doit être nettoyé afin qu’il n’y ait plus aucune trace du contenu précédent, ni de résidus de terre. A la récolte, l’ensilage va naturellement être contaminé par différents micro-organismes (moisissures, levures, entérobactéries, clostridies…), mais le niveau d’infestation dépendra des conditions climatiques le jour de la fauche, du stade de récolte et de la propreté du silo.
Une fois récolté, notre ensilage doit être tassé : la qualité ne sera jamais dégradée par un tassage trop important. L’objectif de cette étape est de chasser un maximum l’oxygène entre les différentes couches afin que les conditions d’anaérobiose soient atteintes le plus rapidement possible. La respiration liée à l’oxygène peut engendrer jusqu’à 10% de perte de matière sèche. Il existe une formule très simple pour calculer le poids du tracteur se chargeant d’effectuer la manœuvre : Rendement x Hauteur du Silo x 400 (le résultat est donné en kg). La taille des roues de l’engin est également importante : plus elles sont larges, plus la zone tassée est importante.
La fermeture du silo doit se faire le plus rapidement possible. Il ne faut surtout pas négliger la qualité des bâches utilisées car le moindre trou pourrait mettre en péril l’environnement anaérobie du silo. Il faut être extrêmement vigilent à l’étanchéité notamment sur les bords et le devant. Plus malléables, le maintien des bâches est préconisé avec des sacs remplis de sable. Les pneus, largement utilisés, sont moins précis et source de contamination (lieu de vie de bactéries, rats…).
A l’ouverture du silo, l’agriculteur doit être très précautionneux à chaque désilage. Le front d’attaque doit rester le plus lisse possible (pour limiter l’entrée d’oxygène dans l’ensilage et donc la reprise en fermentation). Il doit également être vigilent à ne pas débâcher trop rapidement (le bâche doit être retirée tous les deux jours et de façon progressive).
Malgré le respect de toutes ces recommandations, l’ensilage reste un organisme vivant et les mauvaises surprises sont fréquentes à l’ouverture du silo. Il existe des solutions pour aider l’agriculteur à la réussite de son ensilage.
Les solutions pour optimiser la conservation des valeurs alimentaires de l’ensilage
Deux étapes clés peuvent être soutenues pour valoriser les ensilages. La phase d’acidification est la première. Elle a lieu dès la fermeture du silo. Plus la phase d’acidification est rapide, moins les bactéries consommeront de nutriments, moins les valeurs alimentaires seront dégradées et les contaminations limitées.
Pour ce faire, l’agriculteur peut utiliser un produit acidifiant : c’est ce qui est proposé avec le produit Sil 70, de la gamme Eurosil de la société Timac Agro qui permet de réduire la phase d’acidification du silo jusqu’à arriver à pH = 4. Cet ajout d’acide sous forme granule est pratique (l’agriculteur réparti le produit à la main sur les différentes couches du silo). Le produit est également très peu odorant contrairement aux produits liquides existants sur le marché.
Un antifongique peut également être ajouté au moment du chantier d’ensilage. Il permet de limiter le développement de moisissures pendant la conservation et après l’ouverture du silo. On retrouve sur le marché le Sil Maïs, également proposé par Timac Agro dans sa gamme Eurosil.
Enfin, la technologie permet aujourd’hui d’avoir un produit permettant d’intervenir sur les deux étapes cruciales de notre ensilage. Ce produit est constitué de différentes souches de bactéries et d’enzymes permettant leur bon fonctionnement. Les premières souches, contenant des bactéries « homolactiques », vont permettre une acidification du silo très rapide, les valeurs alimentaires sont alors peu entamées durant toute la durée de conservation de l’ensilage. A l’ouverture du silo, des bactéries propioniques viendront naturellement produire de l’acide propionique et assurer une stabilité du silo. Le meilleur produit du marché est aujourd’hui le Silaprilib quatro de la gamme Eurosil de Timac Agro. Sa concentration en bactérie permet de prendre le dessus sur les bactéries naturellement présentes dans le milieu. Compatible avec les pompes haut et bas volume dont sont généralement équipées les ensileuses, le temps de préparation du produit est très court et l’application homogène. Utilisable en agriculture biologique, ce produit est réellement le partenaire idéal d’un ensilage réussi.