Le tennis a toujours été une histoire de grands duels et de domination d’une petite minorité. Au début de l’année 2017, vous auriez pu demander à tout le monde, aussi bien les plus grands spécialistes du tennis, les supporters que les joueurs eux-mêmes : ils vous auraient dit que l’année 2017 allait être celle du triomphe pour Andy Murray, et que son unique concurrent sérieux serait Novak Djokovic, ancien numéro 1 du milieu. L’année 2017 allait aussi être l’année de trop pour Roger Federer et Rafael Nadal. Les deux légendes du tennis du vingt-et-unième siècle n’ont pas participé à la moindre rencontre officielle depuis 6 mois et sont tous les deux retombés au-delà de la dixième place mondiale. De plus, 2017 serait l’année de Lucas Pouille, le grand espoir tricolore pour prendre la relève des 4 Mousquetaires modernes vieillissants (Tsonga, Gasquet, Monfils et Simon). Et bien, rien de tout cela ne s’est produit, bien au contraire.
Dès l’Open d’Australie, le monde du tennis est sous le choc avec un improbable revival en finale, aussi bien dans les tournois masculins et féminins, avec les deux briscards Nadal et Federer d’un côté, et les sœurs Williams de l’autre, tous ont dépassé la trentaine, et Venus et Roger sont même plus proches de la quarantaine. On se croirait revenu en 2009-2010, et personne ne l’avait vu venir. Et le titre en finale de Roger Federer, cinq ans après son dernier Grand Chelem, est apparu aux yeux de tous comme un dernier miracle du King du tennis, avant de se retirer de la scène. Personne ne pouvait expliquer les incroyables défaites de Djokovic, au deuxième tour, contre Denis Istomin, ou de Murray, en huitièmes, contre Mischa Zverev. Tout le monde parlait d’accident et qu’ils allaient bientôt montrer de quel bois ils se chauffaient. Que nenni !
Les mois ont passé, et les titres sont venus regarnir les étagères, depuis quelques années laissées tranquille, dans les salons de Nadal et de Federer. Roland-Garros, Monte-Carlo, Barcelone et Madrid pour l’espagnol, Wimbledon (sans perdre le moindre set), Indian Wells et Miami pour le Suisse. Nadal redevenant même numéro 1 mondial car Djokovic et Murray ont fini par disparaître de la circulation et, certainement inspirés par la longue pause que se sont accordés les deux champions l’an passé, ont tous deux mis un terme prématurément à leur saison pour soigner leurs problèmes physiques et revenir tout frais pour 2018, en espérant faire un come-back aussi sidérant que ceux de Rafa et Roger.
Les français en difficulté cette année
Pendant ce temps, les Français ont terriblement galéré cette saison et, pour la première fois depuis plus de dix ans, il n’y a plus de Français dans le top 15 du classement ATP. Paradoxalement, dans cette saison toujours aussi folle, grâce aux absences des autres leaders lors des premiers tours de Coupe Davis, la France a de bonnes opportunités d’enfin remporter ce tournoi qui les obsède depuis l’émergence des 4 Mousquetaires. Ils joueront en demi-finales face à une Serbie privée de ses 3 meilleurs joueurs. La Belgique ou l’Australie les attendra en finale.
Et ce n’est pas tout. Alors qu’on s’était fait à l’idée de revoir Nadal et Federer rafler tous les titres sur leur passage, voilà qu’ils se sont mis à perdre des matchs où ils étaient favoris, offrant alors des Masters 1000 à la nouvelle génération, Alexander Zverev et Grigor Dimitrov. Et l’US Open aura été l’occasion d’assister à un autre improbable retour, celui de Juan Martin del Potro battant Federer et empêchant toute une planète d’assister à une nouvelle rencontre d’anthologie entre les deux meilleurs frères ennemis de la petite balle jaune.
Enfin, le tennis féminin n’aura pas été en reste de surprises suite au congé maternité de Serena Williams, permettant à des joueuses plus modestes de connaître leur jour de gloire, Pliskova et Muguruza en tant que numéro 1 mondiale, Ostapenko pour son titre à Roland Garros.
Que peut-il bien arriver de plus cette année ? Alors qu’il ne reste que le Masters ou presque comme tournoi principal, tout le monde attend déjà une saison 2018 qui s’annonce plus indécise que jamais. Il suffit de regarder les cotes sur BetStars pour le prochain Open d’Australie pour s’en rendre compte : 4,33 pour Nadal et Federer, 5,00 pour Murray et Djokovic. Les autres pointent ensuite à plus de 12,00. Non, le Big 4 n’est pas terminé, et c’est tant mieux…
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